lunes, 7 de noviembre de 2011

DIONNET: "GLÉNAT? OUI, MAIS GLÉNAT ESPAGNE" (12)


Toujours chez Glénat Espagne, un livre indispensable, volume 1 du « Patrimonio de la historieta », consacré à Angel Puigmiquel.
 Totalement inconnu en France, Angel Puigmiquel est un extraordinaire dessinateur espagnol que je découvre d’un coup.
 En gros tout ce qu’il a fait en bandes dessinées, publié entre 1941 et 1949, dans un magazine qui s’appelait « Gilsa ».
                                                    C’était des histoires à idiotes comme les indiquent le titre que je traduis littéralement, dans le magnifique recueil qui s’appelle « El Ladron de Pesadillas y otras storias », les titres sont donc « SOS au musée diabolique », « Les Crimes du Gramophone » ou traduction du titre de l’ouvrage « Le voleur de cauchemars ». Ensuite avec sa femme architecte Cristina, il partira vers d’autres domaines et d’autres pays, il ira à Caracas, il fera de l’animation et des photos, selon Antonio Martin, passionnantes. Il sera compagnon de route des grands animateurs de l’époque comme John Hubley, il reviendra en Espagne et repartira, vu le climat politique, au Vénézuela, puis décidera de revenir en Espagne où il fera de l’animation pour la publicité puis se retirera. Il a donc eu une carrière mouvementée et c’est tout jeune, il a dix neuf ans, qu’il réalise les merveilles graphiques incroyables dont je vais vous montrer quelques bouts.
 Imaginez quelqu’un qui ait la magie visuelle d’un Little Nemo revisité « fifties », du Jacovitti première période, des planches du dimanche de Gasoline Alley, du meilleur de Bottaro et quelque chose déjà de ce que sera un peu plus tard le magnifique « Gordo », de l’américain né au Mexique, Gus Ariola. Et bien c’est de cela qu’il s’agit.
 Je découvre ainsi une courte et étonnante carrière pleine de merveilles, terriblement dans l’air du temps d’aujourd’hui, il y a encore quelques décors, quelques arbres, qui font penser à l’avant-guerre, il y a déjà quelques décors minimalistes qui font penser à ce que lui et d’autres feront en animation dans la période « Gérald McBoing » ou « Mister Magoo », il y a des arbres contournés, des bandits costauds avec des mitraillettes, des géants, beaucoup d’enfants, pour cette histoire pour enfants, un gramophone qui pleure son titre au travers de son pavillon, des trappes et des pièges comme chez le « Dr Seuss », des accumulations à la Dubout parfois et un usage de la couleur tout à fait étonnant, souvent des quasi monochromies qui changent totalement d’une case à l’autre. Et déjà dans certaines images du « Voleur de cauchemars », on projette sur un écran des films d’animation, ceux qu’il réalisera plus tard.
                                              Le livre est complété par quelques images en noir et blanc, reproductions d’originaux tout à fait passionnantes car on réalise aussi sec l’importance qu’il a porté à la couleur quasi expressionniste et qui change totalement le sens de son dessin.
 On voit qu’il travaillait vraiment pour la couleur, un peu comme pour Roy Crane et son « Wash Tubs » pour les planches du dimanche.
Pour moi ce n’est pas une découverte, c’est mieux que cela, une révélation.

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